DE LA JUSTICE RESTAURATIVE AUX PRATIQUES RESTAURATIVES
La Justice Restaurative en quelques mots
Le concept de Justice Restaurative fait son entrée dans le droit anglo-saxon dès les années 70, alors que la notion de victimologie – prise en compte des besoins matériels, psychologiques et sociaux des victimes dans l’établissement des peines, se diffuse. La Justice Restaurative fait écho aux méthodes traditionnelles de gestion des conflits dans les tribus aborigènes et amérindiennes. En France, la Justice Restaurative se développe depuis la loi du 15 août 2014 relative à l'individualisation des peines et renforçant l'efficacité des sanctions pénales.
Complémentaire à la justice pénale, la Justice Restaurative considère toutes les parties prenantes à un conflit :
- Elle vise à soutenir la victime touchée par une infraction en répondant à ses besoins de compréhension, d’expression de son traumatisme, de reconnaissance et de réparation.
- Elle responsabilise l’auteur en l’amenant à prendre conscience des conséquences de son acte et ainsi prévenir la récidive.
- Elle renforce les liens sociaux d’une communauté en recréant un sentiment d’appartenance en vue d’une harmonie sociale.
De la justice restaurative en milieu pénal aux pratiques restauratives dans le domaine éducatif
A Carvin, le service municipal DIAPASON diffuse depuis dix ans les pratiques restauratives dans la communauté éducative élargie : établissements scolaires, garderies périscolaires, centres de loisirs, etc.
Elles favorisent de nouvelles attitudes et comportements pour que toute relation soit restaurative, contribuant de facto au mieux vivre ensemble.
La justice restaurative et les pratiques restauratives : du curatif au préventif
- Ces pratiques sont curatives lorsque les différents protagonistes d’un conflit - auteur, victime, leurs proches, la communauté - sont amenés à dialoguer, en confiance et en présence d’un tiers, sur les impacts et besoins consécutifs au conflit. Le but est de trouver, ensemble, les ressources pour en sortir. Chacun est alors acteur des décisions prises : l’auteur en réfléchissant au sens et aux conséquences de ses actes pour l’autre et pour lui-même ; la victime en étant écoutée et réhabilitée dans son intégrité. Les pratiques restauratives sont responsabilisantes.
- Elles sont préventives en favorisant l’empathie, le dialogue, la gestion des émotions, l’écoute, la responsabilisation de chacun dans ce qu’il dit ou ne dit pas, le respect de soi et d’autrui, le vivre-ensemble. Elles visent à développer les savoir-faire et les savoir-être au travers des cercles de parole, des outils de communication, la médiation et la médiation par les pairs. En introduisant la culture restaurative dans la gestion de conflits, les responsabilités individuelles et collectives sont mieux appréhendées, la communication est rétablie, les liens restaurés, en faveur de tous.