Témoignages et références contribuant à démontrer l’intérêt des pratiques restauratives
Les pratiques restauratives dans les établissements scolaires
Corinne Blaschke, CPE du collège Rousseau
«J’utilise les pratiques préventives et restauratives dans le cadre de ma fonction de CPE pour la résolution de conflits. Au fil du temps, j’ai pu constater que cela évitait que des situations ne dégénèrent mais aussi que des sanctions soient prises sans que les jeunes concernés n’aient pris conscience de leurs actes et conséquences. Il n’est pas toujours évident de faire comprendre cette pratique aux parents qui attendent en réponse à un acte une sanction. Pour les élèves, il faut prendre le temps de leur expliquer le pourquoi de la démarche, le déroulement. Devant le quotidien déjà bien chargé, il faut savoir y consacrer du temps pour pouvoir en constater les bénéfices. Les cercles de parole sont très bénéfiques dans les vies de classe : la parole est libérée, les émotions s’expriment. Ces cercles permettent de débloquer des situations et amènent l’enseignant à voir certains élèves autrement ou les comprendre.»
Cindy PORCARO - CPE collège Léonard de Vinci
«Je suis CPE au collège Leonard de Vinci de Carvin depuis septembre 2018, J'exerce ce métier depuis 3 ans et 1/2 et je suis formée au PPR depuis octobre 2018. Ma pratique professionnelle a beaucoup évolué depuis ma formation aux PPR notamment dans la gestion des conflits ( élèves, professeurs, parents). La prise en compte des sentiments, des ressentis et des besoins de chacun m'ont permis de résoudre plus facilement les situations problématiques. Travailler sur l'empathie m' a permis de faire évoluer ma pratique. J'ai l'impression d'être beaucoup plus utile et de passer un véritable message aux élèves. Je suis beaucoup plus sereine et je gère beaucoup plus mes émotions. Les PPR me permettent de mieux accomplir mes missions de CPE mais également d 'aider les élèves à devenir des citoyens responsables et solidaires au sein de notre société. Hellen keller a dit " l'aboutissement de l'éducation, c'est la tolérance" et je suis convaincue que les PPR en sont la clès»
Christine Bouchez, professeur de français référente PPR pour le Collège Léonard de Vinci de Carvin
«En 2016 / 2017 j’ai choisi d’être formée aux PPR car j’avais besoin de trouver un nouveau souffle dans mon métier et cette année -là j’ai mis timidement en œuvre mes connaissances à travers deux médiations interpersonnelles . Depuis 2017, je pratique les PPR parce que je trouve passionnant de « rencontrer » les enfants, les jeunes, à travers une approche autre que pédagogique, une approche plus humaine et de faire en sorte que des élèves en conflit se rencontrent, se restaurent en tant que personnes. Quand je mets en œuvre des médiations interpersonnelles, collectives, des Cercles, ce qui m’intéresse surtout c’est la valeur de l’écoute, la mise en œuvre d’une parole vraie. Ce qui me porte aussi et m’enrichit grandement dans la pratique des PPR, c’est la possibilité de travailler avec des personnes très différentes et avec qui je n’ai pas forcément de liens très proches dans mon établissement. J’ai déjà vécu des médiations, cercles avec des collègues, l’infirmière, la CPE, la référente PRE… Il est en effet indispensable de mener toute PPR en binômes et ce sont notre formation commune, les protocoles communs dont nous disposons, qui sont les supports sur lesquels nous pouvons nous appuyer et qui rendent toutes les collaborations possibles. Ainsi donc pour moi, les PPR aident aux relations entre les élèves, mais enrichissent aussi les relations entre les adultes qui vivent des expériences nouvelles à l’écoute, au service des élèves et donc de la communauté éducative tout entière. Cette année, je suis la Référente PPR au collège Vinci pour coordonner les demandes, solliciter tel ou tel médiateur, faire les bilans et évaluations des Pratiques. Mais c’est avant tout une manière pour moi de m’investir encore plus dans les PPR. J’ai donc aussi proposé que les Commissions Educatives deviennent restauratives. Notre Principal était un peu inquiet car il ne savait pas trop quelle serait sa place, dans ce nouveau dispositif mais il est désormais convaincu et ne souhaite plus revenir aux Commissions Educatives « à l’ancienne » qui étaient vécues par tous comme l’antichambre des Conseils de disciplines et dont personne ne voyait l’efficacité. Enfin pour finir d’évoquer ma vie avec les PPR, j ’essaie de ne manquer aucune supervision car c’est un surplus de formation et je ressors de ces séances mieux armée, enrichie des questionnements et expériences des uns et des autres.»
David DELHOMME – Principal du collège Léonard de Vinci à Carvin
Chef d’Etablissement au collège Léonard de VINCI depuis septembre 2015, j’ai pu suivre de près et permettre le développement des pratiques restauratives au sein du collège. Les personnels (enseignants / éducatifs / infirmiers) en ont rapidement saisi tout l’intérêt et ont fait le choix de se former à ces pratiques afin d’ajouter « une corde à notre arc »… Les professeurs formés aux pratiques restauratives les mettent en œuvre certes, mais trouvent également que cette approche leur permet d’avoir une autre entrée, au quotidien, avec les élèves pour faire face aux difficultés rencontrées avec leurs classes. Après les médiations, et les cercles de parole, nous avons initié cette année les commissions éducatives sous un mode restauratif, permettant ainsi à chacun de s’exprimer et permettant à tous de développer une écoute attentive des émotions, et des besoins de chacun. Forts de ces expériences, et désormais imprégnés de cette « philosophie », le collège Léonard de VINCI a choisi d’inscrire ces démarches restauratives dans son projet d’établissement comme dans son contrat d’objectifs, preuve de notre adhésion sans faille à ce projet, et à cette vision éducative empreinte d’écoute, d’attention, et soucieuse d’apporter des solutions complémentaires à ce qui est communément mis en œuvre dans les établissements scolaires.
Les pratiques restauratives et les travailleurs sociaux
Educateurs spécialisés à Association Education Loisirs Promotion de Boulogne Sur Mer
Bérengère : « L’initiation renforcée aux pratiques restauratives est une réelle utilité au niveau professionnel mais aussi personnel. Cela a renforcé ma confiance dans la prise de parole en groupe. Elle est venue en complément d’une première formation que j’ai reçu sur la communication bienveillante. La médiation a facilité le lien avec certains jeunes et a renforcé ma position éducative. Cette technique a réellement facilité l’échange et la libre communication au sein d’un groupe. J’ai remarqué que les jeunes se sont saisis de l’outil pour pouvoir s’exprimer dans le milieu scolaire, lieu ou le jeune n’a pas toujours cette opportunité. »
Jelloul : « Cette initiation renforcée m’a offert un outil de plus pour ma profession d’éducateur. »
Justine : « L’initiation renforcée aux pratiques restauratives m’a permis d’acquérir de nouveaux outils pour faire autrement et faire avec. Certaines méthodes utilisées me servent dans mon quotidien professionnel mais aussi personnel. Elle m’a permis l’acquisition de reflexes comme l’écoute active, la prise en compte des émotions… C’est pour moi une autre façon de penser, l’outil peut permettre d’éviter la sanction, de trouver d’autres réponses. C’est quelque chose qui m’intéresse particulièrement. Les temps de formation ont aussi été des moments permettant pour moi de prendre du recul sur mon travail quotidien et de me remettre en question. Cette initiation renforcée a permis de tisser des liens avec d’autres partenaires et de créer un réseau sur notre secteur. Professionnellement j’ai pu m’être en place des médiations, des cercles de parole ou encore des ateliers d’expressions. Cet un outil qui fonctionne, qui peut aider à régler des conflits et donne la parole aux participants.»
Les pratiques restauratives et les autres intervenants de la jeunesse / en dehors des établissements scolaires / périscolaires / les intervenants périscolaires
«L’initiation renforcée aux pratiques restauratives en qualité de responsable de service a été très bénéfique pour ma pratique professionnelle et ma vie personnelle. Pour ce qui est de ma vie professionnelle, elle me permet à chaque instant, de re questionner mes attitudes face à mes responsabilités ainsi que face aux agents sous ma responsabilité. Par l’introduction de la culture restaurative dans ma pratique, elle me donne d’une part, des billes pour savoir écouter en vue d’un meilleur échange, débloquer, encourager, et améliorer les relations dans le service. D’autre part, elle m’outille pour faciliter le développement du sens des responsabilités individuelles et collectives, dans l’optique de favoriser un mieux vivre et travailler ensemble. Merci à l’équipe de Diapason qui nous permet aujourd’hui d’ôter nos anciennes lunettes pour revisiter nos pratiques en vue de les améliorer.»